L’Islande, le pays rêvé de nombreux voyageurs. Du 16 au 27 juin 2020, nous avons eu la chance de voyager en Islande. Pour te dire à quel point ce voyage était inespéré, je te remets dans le contexte:
1er juin 2020, nous sommes toujours en pleine pandémie, on sort enfin de plusieurs mois de restriction mais les pays ont fermés leurs frontières depuis longtemps sans signe de réouverture. Le projet Road Trip en Islande est né l’an dernier déjà avec deux de nos meilleurs amis. Il nous tarde de partir découvrir ce pays de terre et de feu. Nos billets d’avion sont réservés depuis début février, où la Covid n’était qu’un problème lointain. Plus le voyage approche et plus l’inquiétude se fait sentir.
Que disent les informations ?
Tous les jours, on actualise en boucle les pages internet du gouvernement islandais, on surveille les informations, on garde espoir. Les jours passent, et une annonce est enfin partagée : les frontières européennes ré-ouvriront le lundi 15 juin 2020. Date à laquelle nous sommes supposés prendre notre avion ! J’appelle un numéro dédié pour savoir si nous avons le droit de quitter la France. La réponse est positive : « Oui si le pays vous accueille à l’arrivée ». Ouf, déjà une bonne nouvelle. De son côté le gouvernement islandais publie au fur et à mesure quelques informations : pour entrer dans le pays, il faudra soit faire le test PCR à l’aéroport soit nous mettre en quarantaine pendant 7 jours. Le choix est vite fait !
Trois jours avant le départ, les vols sont enfin indiqués sur le site du gouvernement islandais et nos sacs sont bouclés. Sauf que … notre vol n’est pas affiché ! Maryon, qui part avec nous ne perd pas de temps et appelle Mytrip, le site sur lequel nous avons réservés nos billets. Silence radio chez Mytrip. Elle ne se laisse pas démonter et appelle alors directement la compagnie qui assure le vol : Icelandair. On lui annonce que notre vol du lundi a été annulé et que donc nos billets le sont aussi (comme pour beaucoup de personne à cette période). Notre coeur fait les montagnes russes.
On part ? On ne part pas ?
Miraculeusement, la femme au bout du fil explique à Maryon qu’elle peut nous reclasser tous les quatre sur un autre vol qui partirait 24 heures plus tard. Sauf que la communication avec IcelandAir se coupe à ce moment-là. C’est reparti pour de longues minutes d’attente au bout du fil en espérant que nos billets soient modifiés. Nous avons tous les yeux rivés sur nos téléphones à attendre de ces nouvelles quand soudain un message de Maryon arrive :
« C’est bon, on part le mardi 16 juin à 14h30, on ne paye pas plus chers nos billets. »
Merci, merci, merci Maryon !
16 juin : le départ en Islande
Il est 7 heures et nous sommes en voiture, direction l’aéroport de Paris. Nous ne sommes toujours pas certains que l’avion partira. Nos sacs ont été bouclés la veille au soir, avec nos documents pour le test PCR à l’arrivée, nos masques et une bonne dose d’excitation et de stress.
Sur la route, il y a peu de voiture, le parking à Paris est vide, tout comme l’aéroport qui est même déserté. Les magasins, les restaurants et même la plupart des toilettes sont fermés. Il règne une ambiance fin du monde ici. Les consignes rappelant que le port du masque est obligatoire sont régulièrement répétées.
Notre vol est prévu à 14h30. Nous prenons le temps de pique-niquer dans un salon. Sur l’application Aéroport de Paris on actualise régulièrement la page avec notre vol. Surprise : il est retardé d’une heure. Le stress monte. On se dit que ce n’est rien mais on est quand même pas sereins.
On se décide malgré tout à réserver un logement pour la nuit. Comme nous n’avions aucune certitude de partir, nous n’avons rien réservé : ni logement, ni voiture, ni blue lagoon ! Voilà que l’on reçoit chacun un sms nous indiquant que notre vol est maintenant décalé à 17h30. Le stress monte, puis un dernier sms arrive : notre vol n’a finalement qu’une heure de retard. On respire pour canaliser nos émotions.
Est-ce-que l’on pourra partir ?
L’heure de l’embarquement arrive enfin. Nous sommes une petite vingtaine à bord de l’avion. Après quelques heures de vol au-dessus de la mer, on aperçoit les terres sauvages à travers le hublot. On a l’impression d’être sur une autre planète. La nature est reine ici.
Nous atterrissons à Keflavik aux alentours de 17 heures. Après avoir fait un test PCR, nous prenons le temps de réserver un nouveau logement pour la nuit car le premier a été annulé par l’hôte. Ce voyage commence sur les chapeaux de roues ! On trouve un autre logement dans le centre-ville le temps du trajet en navette depuis l’aéroport de Keflavik à Reykjavik cinquante kilomètres plus au nord.
Reykjavik, capitale de l’Islande
Une fois arrivés à la capitale de l’Islande, nous partons à sa découverte. Avec quelques couronnes islandaises en poche, on flâne dans les rues, on découvre les maisons typiques et on se laisse porter par l’ambiance festive qui se trouve dans certaines rues du centre-ville. On a vraiment l’impressions d’être les seuls étrangers par ici.
Les gens semblent heureux, le ciel est bleu et il ne fait pas froid. On s’attendait à superposer les couches de vêtements dans la soirée mais finalement on laisse tomber la doudoune, le bonnet et on sort les lunettes de soleil !
On arpente cette rue et à chaque endroit où se porte notre regard, on découvre une création artistique : un lampadaire en forme de coquelicot, un tag de léopard au mur, une marelle au sol… La décoration et les gens dans la rue avec leurs verres profitant du beau temps rendent la ville vivante. Encore une différence avec chez nous.
A force de se laisser porter par les vibes islandaises, on en oublie de manger et il est déjà 21 heures. Les seuls restaurants ouverts sont pleins, on a pas tellement envie de chercher des heures une option végétarienne alors nous voilà dans un restaurant vietnamien ! Super haha.
Spoiler alert : on ne mangera jamais de spécialités islandaises parce-que la plupart des restaurants sont fermés à cause du covid…
Le soleil de minuit en Islande
Après ce festin, on repart découvrir un peu plus la ville et on descend du côté de la mer. On longe la côte un long moment et les paysages sont changeant. La lumière, elle, ne diminue jamais. Il est déjà minuit et malgré cela le soleil perce toujours à travers les nuages.
C’est perturbant pour notre corps qui ne ressent plus la fatigue. Dans trois jours, nous verrons ce fameuse nuit où le soleil ne se couche pas. Avant cela, il faut quand même rentrer pour dormir un peu et surtout pour louer une voiture pour le lendemain, ou plutôt dans quelques heures.
Louer une voiture en Islande
De la même manière que notre début de voyage en Islande a été chaotique, la location de voiture l’a été aussi ! Lors notre retour en France on a même écrit un fichier intitulé « Remember Islande 2020 » avec toutes nos galères ! Et il y en a eu !
Revenons-en à la voiture, nous la louons chez Blue Car Rental, je t’en parles dans un article dédié. Tout se passe bien, on choisit le véhicule, les options et on sélectionne l’agence de Reykjavik. On vérifie trois fois les informations mais va savoir pourquoi, lorsque nous avons reçu le mail de confirmation, il nous dit que nous récupèrerons le véhicule à Keflavik ! Malchance quand tu nous tiens… On ne le croirait toujours pas, mais il est bientôt deux heures du matin et le ciel est toujours aussi bleu. Tout le monde part se coucher en espérant que demain on puisse avoir une voiture à Reykjavik.
17 juin : Direction la côte ouest de l’Islande
Premier jour sur place, premier réveil. Les garçons partent tôt pour récupérer la voiture pendant que j’appelle l’agence pour leur expliquer notre problème. Les islandais sont vraiment relax et on résolu notre problème en un rien de temps. Les garçons ont quand même attendu un long moment devant l’agence mais finissent par revenir fièrement au logement avec un 4×4 bleu acier magnifique.
Je ne te raconte pas tout de suite ce qu’il s’est passé le temps qu’ils ont attendu devant l’agence… sors le pop-corn, tu en sauras plus dans le prochain article, c’est pépite !
Chaque jour on prépare l’itinéraire du lendemain. On note les spots que l’on veut voir, le temps de trajet que l’on va faire, et on commence à repérer des logements mais on ne les réserve à chaque fois que dans l’après-midi. Ainsi on ne se met pas de contraintes de temps ou de logement.
Les sacs sont fermés, les courses faites, on prend le volant de notre belle voiture sur la route 1 en direction du nord pour arriver au premier spot du jour.
Barnafoss
Pour arriver jusqu’à cet endroit, on quitte la route 1 en faisant un léger détour de 30 minutes vers l’est. Au bout de cette route se trouvent les premières cascades du voyage. Le temps est magnifique et les températures sont agréables. Les cascades s’étendent sur plusieurs centaines de mètres. On décide de pique-niquer là, les fesses dans l’herbe, en tee-shirt sous le beau soleil d’Islande.
Deildartunguhver
Plein d’entrain, on ne perd pas de temps et on part en direction des sources d’eau chaude de Deildartunguhver. Tout le pays est chauffé grâce à la géothermie. On fait même pousser des bananes en serre grâce à cela !
C’est étonnant de voir cette vapeur d’eau s’échapper du sol qui vient à la fois nous réchauffer et nous embaumer les narines d’un doux parfum d’oeuf pourri. C’est dommage que les photos ne puissent pas retranscrire les odeurs de souffre qui se dégagent de l’eau bouillonnante. Pour que tu puisses imaginer, ce n’est pas exactement une odeur d’oeuf pourri mais plutôt de l »œuf dur beaucoup trop cuit !
Lorsqu’on s’enfonce dans cet amas de vapeur d’eau, on se perd de vue les uns les autres, on entend seulement le bruit de l’eau bouillonnante jaillissant du sol.
Quelques jours après notre retour d’Islande, j’ai fait cuire des oeufs dur, ça m’a rappelé quelques souvenirs haha !
Les poneys islandais
Notre but est d’arriver à Stykkishólmur pour dormir ce soir. Heureusement qu’il ne fait jamais nuit car tous les soirs nous arriverons tard dans nos logements.
En chemin, on tombe sur des poneys islandais. J’adore les chevaux, et j’adore encore plus cette race. Depuis mon enfance je rêvais d’aller en Islande pour les rencontrer. Découvrir leur caractère joueur, leurs petits sabots et l’énorme crinière typique de leur race.
On s’arrête en bord de route pour les photographier et immédiatement et ils viennent à nous. Ils se poussent les uns et les autres pour avoir plus de caresses. On en a même aperçu un mordre son copain pour lui prendre sa place !
Ils sont tellement craquants, vifs et sociables. Je les ai tellement aimés que j’en ai fait une mini vidéo sur Instagram haha. Si tu ne l’as pas encore vue, fonce et laisse un commentaire !
On est bien restés une vingtaine de minutes à les couvrir de caresses, à les prendre en photo, les observer mais il nous tarde de découvrir le prochain arrêt sur la carte.
BJARNARFOSS
Au final, conduire en Islande est un vrai plaisir. Il n’y a pas un chat sur la route, juste quelques moutons de temps en temps. A chaque kilomètre, on est dépaysé. Partout où je regarde on découvre une cascade, une montagne, des poneys, la mer, des attaques d’oiseaux (oui, oui c’est pas une blague haha, tu découvrira cela plus tard) … On a parcouru plus de 2000 kilomètres sans jamais s’endormir ni s’ennuyer.
A ce moment-là, on découvrait la cascade Bjarnafoss, à ne pas confondre avec celle d’avant. C’est la première d’une lignée de cascades en bord de route.
Parc national de Snæfellsjökull
L’après-midi passe vite et le soleil décline un peu sans pour autant laisser la place à la nuit. Nous arrivons alors au Parc national de Snæfellsjökull qui regroupe différents lieux à visiter et s’étend tout autour du volcan qui porte le même nom. Le temps nous manque un peu alors on ne les fait pas tous mais on s’arrête quand même voir Snæfellsnes et l’incroyable plage Djupalonssandur.
Les falaises sont habitées par les oiseaux qui ne cessent de survoler les alentours et de pêcher. On cherche alors des macareux mais il n’y en a aucun en vue. Le macareux est l’animal emblématique ici, il a des airs de petits pingouins avec un bec orange et un ventre blanc bien dodu. Il pêche souvent au lever et au coucher du soleil mais il ne se montrera pas ici ce soir.
Snæfellsnes
Snæfellsnes c’est ce grand bonhomme de pierre qui fait face au volcan et dos à la mer. On reconnaît son grand nez et son chapeau. Il est tellement grand que l’on décide avec Maryon de passer entre ses jambes en se disant que cela nous portera bonheur !
Djupalonssandur
Cette plage de galets noirs se trouve un peu plus loin après l’entrée du parc national. Elle est accessible en marchant sur quelques centaines de mètres et s’étend entre ce qui semble être d’anciennes coulées de lave nous offrant un cadre paisible. On entend seulement le bruit des vagues et de nos pieds sur les galets. En tournant le dos à la mer, on voit le volcan Snæfellsjökull tout près.
En marchant sur cette plage d’Islande, je retrouve enfin ce sentiment de liberté. Pendant plusieurs mois on nous a privés de nos familles et amis, forcés à nous confiner chacun chez nous, notre seule sortie se résumant à aller travailler ou faire ses courses. J’ai revu nos proches et j’ai pu profiter d’eux. Mais au fond de moi, j’ai ressenti un réel besoin de me retrouver dans ces grands espaces emplis de nature, sans aucune civilisation autour et de me retrouver seule avec moi-même, de me sentir vivante et chanceuse d’être ici.
La montagne Kirkjufell
Depuis la plage on a encore une bonne heure de route pour arriver jusqu’à Stykkisholmur où se trouve notre airbnb.
En chemin, on ne peut pas rater la montagne Kirkjufell, l’un des décors de Game of Thrones. De là où nous l’observons, nous cherchons la cascade qui semble immense, mais en réalité elle est loin, semble petite et il faut quitter la route principale pour y accéder. Il se fait tard, nous décidons de ne pas aller jusqu’à la petite cascade mais nous sommes quand même tout contents d’avoir vu où ont été tournées certaines scènes de la série.
Pis ce petit nuage tournoyant autour de la cascade est épique !
Hotel Stundarfridur
Il est presque 22 heures quand on arrive enfin au chalet. Notre cabane est perdue au milieu de nulle part, avec seulement deux autres chalets autour. On se sent tout de suite bien. Comme chez nous et seuls au monde.
Pendant que les pâtes bolognaises cuisent tranquillement, on se réunit autour de la table, on déplie la carte du pays et on établit le trajet du lendemain.
Je suis sur mon petit nuage depuis qu’on est allé à Djupalonssandur et je n’en redescend toujours pas. On a la chance de passer entre les mailles du filet et d’être en Islande sans aucuns touristes aux alentours.
Je m’endors paisiblement, en sachant que demain j’aurais 25 ans mais que surtout, notre voyage en Islande ne fait que commencer.
C’est sur cette belle soirée que je m’arrête ici pour cet article. Demain, on prend la route du nord et j’en parle dans l’article qui suit. J’espère que cette première partie t’as plu et t’as donné envie de découvrir l’Islande si ce n’est pas déjà le cas.
Le meilleur voyage du monde avec les meilleurs amis du monde 🥰🥰
Oooh oui, on a adoré partager ce voyage avec toi !