C’est officiel, nous sommes le 31 octobre 2021 et notre projet Tour du Monde débute enfin. Presque deux ans après l’avoir imaginé, nous prenons officiellement la route vers l’inconnu. On a quittés nos familles et Izzy, notre chat, en versant quelques larmes pendant qu’elle était trop occupée à manger des croquettes chez mamie. On a laissé derrière nous notre Bourgogne d’adoption pour découvrir l'Europe.
Premier arrêt en van : Les Pyrénées
Pour notre première nuit, nous sommes dans les Cévennes. Là-bas le paysage est tellement différent de ceux qu’on connait : la végétation a l’air sèche, il y a peu de forêts.
Ce soir, Arnaud nous cuisine des pâtes à la sauce tomate. On prend un petit apéro, le premier dans le van, en regardant un épisode de Friends. Dehors il fait venteux et il y a quelques averses. J’espère qu’on l’entendra pas trop cette nuit. Avec l’isolation en liège projeté on est plutôt bien protégés des sons extérieurs. Ce sont les lanterneaux qui sont bruyant dès que le vent se lève.
Demain, on partira chercher un peu de beau temps dans les Pyrénées. Notre seul objectif est d'établir un camp de base avant la tombée de la nuit proche d'un départ de randonnée. Il nous reste encore quelques petites affaires à ranger dans le van mais j’ai la flemme. Et j'ai surtout le temps de le faire plus tard ! Enfin, je réalise le luxe que l’on s’offre avec ce voyage. Cependant, ce n'est pas sans conséquences. On a fait le choix de tout quitter, d’aménager notre maison sur roue, de voyager, et de redevenir maître de notre temps.
Premiers jours sur la route
Après 2 jours de voyage, 10 heures sur les routes, nous voilà arrivés dans les Pyrénées. C’est ici que notre voyage commence réellement, au programme de cette semaine en altitude : randonnée, route de montagne, cascades et lacs. On est arrivés par les alentours de Tarbes. Les Pyrénées sont tellement grands que l’on a du se faire une petite sélection des spots à découvrir. Le peu qu’on en a vu nous a déjà largement conquis.
Alors que l’hiver commence à pointer le bout de son nez par ici, les monts sont enneigés et viennent recouvrir les arbres aux couleurs d’automne. La neige nous a d’ailleurs fait faire demi-tour et manqué quelques spots comme le cirque de Gavarnie. On y retournera l'hiver prochain, quand on sera plus à l'aise à conduire un véhicule de 3 tonnes sur la neige !
Le lac d'Oô
Nous arrivons en début d’après-midi au lac d’Oô, après avoir passé la matinée à régler les premiers petits soucis dans le van. En effet, l’alternateur ne recharge pas notre batterie en roulant. On déguste nos sandwich maison en profitant pour la première fois de la vue à l’arrière du van. Le soleil est enfin avec nous, on ouvre grand les portes arrières. Une belle vue sur les montagnes et les chevaux en liberté s'offre à nous.
Une fois rassasiés, on ne traine pas et on chausse nos baskets pour faire notre première randonnée depuis 6 mois.
Cela faisait 6 mois que l'on avait la tête dans le guidon, à jongler entre le travail et les travaux sur le van. Je me suis sentie comme une enfant le jour de Noël lorsqu'on emprunte le sentier. Je peux sentir l'air frais remplir mes poumons. J'avance en sautillant, toute souriante, jusqu'à ce qu'on attaque la montée haha. Malheureusement, nous avons commencé notre randonnée trop tard dans l’après-midi pour apprécier les couleurs du lac qui font sa réputation. En arrivant au sommet vers 16h, le soleil commence déjà à se cacher derrière les montagnes. Mais cela ne nous empêche pas de profiter du paysage.
Résumé de notre rando
8 kms
2 heures
+ 420 mètres
A savoir : Le trajet est un aller-retour
Evidemment, on ne pouvait pas passer dans les Pyrénées sans faire un arrêt à Lourdes, aucun de nous deux n’y avait été auparavant. On ne voulait pas rester idiots et aller voir cette fameuse grotte. Est-ce qu’on s’attendait à voir ça ? Pas vraiment. Et pas pour les mêmes raisons. J’ai été surprise par la ville de Lourdes. Je découvre une ville ultra-touristique, avec des boutiques attrapes-touristes partout. Arnaud est resté perplexe devant la taille de la grotte. Après l'immensité du sanctuaire il ne s'attendait pas à cela.
En fin d'après-midi, on reprend la route jusqu’à Cauterets. C'est ici que l’on décide de dormir pour faire la randonnée du chemin des cascades le lendemain matin. Ils annoncent de la neige un peu partout dès 1200 mètres d’altitude. Après notre nuit près du lac d’Oô, on a constaté au réveil la neige était bien tombée en hauteur. J’aime beaucoup la neige mais pour nos débuts avec le van c’est préférable de ne pas aller s’empêtrer dans la poudreuse au réveil et rester coincé. (Surtout qu’on a déjà fait ça avec notre premier van de location. On a mis 1 heure avec l’aide de jurassiens pour sortir d’un parking en contrebas de la route… )
Le lac de Gaube par le chemin des cascades
Depuis le spot on a une magnifique vue sur les massifs aux couleurs d’automne qui se laisse couvrir par la neige lorsqu’on lève les yeux. Après nos amies les oies croisées dans les Cévennes et les vaches sur la route hier, ce sont quelques chèvres qui viennent nous rendre visite ce soir. On refait un dernier check sur la randonnée du lendemain avant de s'endormir. Je découvre que plus haut après la randonnée, il y a un magnifique lac. Mais pour y aller, il nous faut compter une heure de montée supplémentaire.
Le Pont d'Espagne
La première partie de la randonnée (le chemin des cascades) nous mène jusqu'au Pont d'Espagne en passant pas les six cascades qui bordent le sentier. La montée fait environ 5km et se monte en moins d'1h30. En arrivant en haut, on découvre une auberge fermée et le pont d’Espagne, j'imagine que le lieu assez touristique vu la taille du parking et le nombre de touristes s'y étant garés. Paradoxalement, on a croisé très peu de gens sur le sentier ! Je trouve que le pont n’a rien d'exceptionnel sans la découverte de toutes les cascades avant. A ce moment-là, il faut que l'on se décide : montera-t-on au lac de Gaube ?
Je décide que oui ! On avait un peu prévu le coup en prenant le pique-nique, c'est l'occasion de le manger une fois arrivés ! C'est parti pour monter au lac à 1723m d’altitude. On vient alors de doubler le temps de marche mais aussi le dénivelé ! Il y a deux accès pour monter au lac : un plus court par un sentier indiqué et l’autre plus long mais beaucoup plus facile et agréable pour les jambes : par les pistes de ski. C’est ce dernier que l’on a choisi pour monter.
Le Lac de Gaube
Une fois en haut, je suis tellement heureuse de ne pas m’être laissée emporter par la flemme de monter comme ça a pu m’arriver auparavant. Le paysage est à couper le souffle, on découvre le lac, entouré par les montagnes enneigées, reflétant le peu de lumière qui traverse la brume. Il fait froid là-haut. Très vite on enfile nos doudounes et on dévore nos sandwichs. Des sentiments de joie et de satisfaction m’emparent, je suis heureuse d’être ici.
Je fais une belle photographie mentale de cet instant pendant que derrière nous, les nuages ne tardent pas à recouvrir tout le massif d’un épais manteau nuageux, on ne distingue plus le paysage et la neige se met à tomber. On fait une dernière photo avant de redescendre au pont d’Espagne par le sentier pour rejoindre le tracé initial.
La descente se fait en silence, on se remémore déjà le lac en imaginant que le Canada est encore plus beau que ça. Il y a un mix de pluie/neige. On regrette de ne pas être reparti par la piste de ski. Le chemin caillouteux et ce n’était pas forcément une bonne idée : 2 chutes au compteur pour Auréline et 1 pour Arnaud ! Le retour le long du chemin des cascades nous paraît bien plus long dans ce sens. Le bonheur de retrouver le van est décuplé après une journée comme celle-ci !
Résumé de notre rando
Le chemin des cascades jusqu'au Pont d'Espagne
10 km
3h30
Dénivelé : + 500m
Le chemin des cascades jusqu'au Lac de Gaube
Distance : 17,5km
Durée : 5h30
Dénivelé : +700m
Liens utiles : Itinéraire jusqu'au Pont d'Espagne
Les Pyrénées en quelques mots
Pour conclure, on est vraiment conquis par les Pyrénées. On a finalement vadrouillé dans une toute petite partie de cette région mais on la trouve ultra accueillante notamment pour les vans et camping-car.
Premièrement, il y a de nombreux parking dédiés avec un accès à de l'eau potable (ça reste un parking mais ça offre un point de chute si besoin). La majorité des supermarchés proposent une laverie, de quoi se recharger en eau là aussi et vidanger les eaux usées.
Ensuite, les gens sont souriants, accueillants mais aussi patients sur la route notamment quand on ne maitrise pas nos 6 mètres sur les routes de montagne en épingles (Sorry les gars !). On se sent les bienvenus avec notre van contrairement à l’Ardèche où l'on a vite compris que l'on dérangeait : des panneaux interdisant le stationnement de nuit à peu près partout.
Après cette première belle étape, on quitte les montagnes pile à temps avant que la neige ne nous rattrape de trop pour rouler en direction du pays basque. J'espère que cet article t'aura plu autant que je me suis régalée à me remémorer ces quelques jours. On se retrouve sur Instagram pour nous suivre (presque) en temps réel.