Tout ce que tu as besoin de savoir sur les boeufs musqués en Norvège se trouve dans cet article. Je te donne mes conseils pour avoir un maximum de chance de les observer. En toute sécurité et en respectant les animaux.
Sorties réalisées en août 2022.
Nous les avions manqués lors de notre première venue en Norvège. Alors lorsque nous avons décidé de revenir en Norvège dix jours après être arrivés en Finlande, nous ne pouvions pas rater une seconde occasion de rencontrer les boeufs musqués.
Comment observer les boeufs musqués en Norvège ?
— Infos sur le bœuf musqué
Il est originaire d’Amérique du nord et du Groenland. C’est dans la fin des années 1940 qu’il a été réintroduit en Norvège. On les reconnait facilement à leur airs de mammouth. Ils sont assez petits finalement : de 1 à 1,5 mètres au garrot. Néanmoins, ils peuvent peser jusqu’à 400kg ! Leur épaisse et longue laine leur procurent une sacrée prestance en plus de les protéger des températures du nord.
On pourrait facilement se tromper, cet animal appartient à la famille des caprinés : chèvre, mouton, … Leur nom de boeuf musqué provient de l’odeur « musquée » qu’ils dégagent durant la période de rut où ils s’affrontent entre mâles pour déterminer qui est le plus fort.
Son habitat favori est la toundra. Un environnement que l’on retrouve dans le grand nord et en haute altitude. Dans la toundra, il y a peu de végétation haute et une majorité de mousse et de lichens. Les limites géographiques de la toundra sont d’ailleurs situées à la limite des arbres : là où il n’y a plus d’arbres, il y a la toundra. A ne pas confondre avec la taïga qui est une forêt boréale s’étendant en Scandinavie, en Sibérie et au Canada.
Ajoutons aussi que ce magnifique être est herbivore ! 😉
— Où voir des boeufs musqués ?
Commençons directement par l’information la plus intéressante ! Il n’existe qu’un seul lieu en Europe où vivent encore des boeufs musqués. C’est dans le parc national de Dovrefjell-Sunndalsfjella, en Norvège que se trouve la dernière population européenne. On peut aussi les observer en Amérique du Nord.
Le parc national de Dovrefjell-Sunndalsfjella se situe dans la partie sud de la Norvège. Depuis Oslo, il y a 360km sur une route à péage. L’entrée principale du parc se situe sur la E6. Cette route relie le point le plus au sud de la Norvège au nord du pays jusqu’à la frontière Russe. Le plus intéressant est de contourner cette portion de la E6. Autant profiter des parcs nationaux plus à l’ouest du pays pour ensuite rejoindre Dovrefjell.
— Combien ça coûte ?
C’est gratuit ! Sur p4N tu trouveras différents parkings pour rejoindre Dovrefjell. Attention, le parking de la gare Kongsvoll indiqué comme point de départ de la randonnée du Musk Ox Trail est payant. Il vaut mieux se garer juste avant l’hôtel Kongsvoll. Dans tous les cas, le tracé te fait longer une petite portion de la E6 à pied. Et pour payer le premier parking, il faut aller à l’hôtel situé … à côté du parking gratuit !
— Quand voir des boeufs musqués?
Toute l’année ! Ces animaux ne migrent pas en hiver contrairement à de nombreuses races d’oiseaux ou même des rennes en Laponie. Ils vivent à l’année dans le parc et sont à l’état sauvage. Il est plus facile de les trouver en été. Les troupeaux se regroupent en majeure partie dans les poches de neiges persistantes. Ce qui veut aussi dire qu’il faut s’aventurer plus loin dans le parc pour augmenter ses chances de les croiser.
En hiver, il est plus facile de les distinguer dans la plaine mais ils sont dispersés sur les 1830 kilomètres carrés qui constituent Dovrefjell.
— Comment observer des boeufs musqués ?
Pour observer des boeufs musqués en toute sécurité, le mot d’ordre est de garder ses distances avec les animaux. Ces derniers sont plutôt du genre à attaquer s’ils se sentent en danger. Malgré leur démarche très tranquille, ils courent jusqu’à 60km/h. Il est donc impossible de leur échapper ! De nombreux panneaux d’informations te rappelleront de garder une distance de sécurité d’environ 200 mètres. A cette distance, on peut parfois même ne pas distinguer les boeufs musqués du paysage d’où l’utilité de prendre une paire de jumelles avec soi ou un bon zoom sur l’appareil photo.
De notre côté, nous sommes partis avec un 70-200m. C’est correct mais largement insuffisant si l’on veut avoir un peu plus de détail dans les photographies. Un jour on craquera sur un téléobjectif pour se consacrer à la photographie animalière, c’est certain. (Edit un an plus tard : on a investi dans un 200-600mm, une pépite)
Au début du printemps, il est possible d’en apercevoir dès la sortie de la forêt de bouleaux. Il faut donc redoubler de vigilance à cette période. Si tu les croise, contournes-les en faisant un très grand cercle autour d’eux. Même s’il n’est pas spontanément agressif, il vaut mieux éviter de lui chercher des problèmes !
— Quelle randonnée choisir pour observer les bleus musqués ?
Le Musk Ox Trail est un sentier relativement facile. Le dénivelé est en majeure partie au début du sentier pour quitter la E6 et rejoindre la plaine. Nous avons vu que certains randonneurs partaient à la journée ou plus pour rejoindre le refuge de Breithem. Les chances d’en voir sont donc plus élevées d’autant plus qu’en été, les boeufs musqués supportent mal la chaleur et préfèrent les lieux où il y a de la neige. Nous nous sommes aventurés un peu plus au coeur de la vallée en suivant quelques traces pré-existantes et ainsi augmenter nos chances de les observer qu’en restant sur le Musk Ox Trail.
Certains sentiers proposent de passer du côté est de la E6. Il faut savoir qu’il n’y a pas de boeufs musqués de ce côté là du parc. Ils sont tous du côté ouest.
La toute petite randonnée menant à Snøhetta ne permet pas de voir des boeufs musqués à moins d’être extrêmement chanceux.
— Chance d’en voir ?
On a entendu que l’on avait 99% de chance d’en voir lors d’une randonnée. Bien sûr, nous avons fait partie de ces 1% de malchanceux ! Lors de notre première sortie, nous avons choisi de faire le sentier Musk Ox Trail, réputé pour t’amener sur le sommet d’une colline où les boeufs musqués sont régulièrement visibles. Nous sommes partis en fin d’après-midi après avoir paniqué devant la foule qui se trouvait au point de vue de Snøhetta. Malheureusement, nous n’avons rien vu. Nous nous sommes aventurés plus au coeur de la vallée, cherchant des restes de neige mais rien.
Le lendemain, nous avons retenté notre chance. Deux possibilités s’offraient à nous : rejoindre le refuge de Breithem à plusieurs dizaines de kilomètres ou reprendre le même sentier que la veille (en sens inverse pour varier les plaisirs). Etant épuisée sur cette fin de voyage, j’ai opté pour la seconde option. Nous avons donc commencé la randonnée du parking de l’hôtel Kongsvoll en rejoignant la gare du même nom pour monter via la forêt de bouleaux. En plein mois d’août, nous avions peu de chance de les croiser sur cette portion du sentier. Nous étions décidés à monter directement à Høgsnyta mais Arnaud a suivi son instinct et bifurquer en direction de la vallée.
A-t-il eu raison ?
Plusieurs centaines de mètres plus bas se trouvait un boeuf musqué. Nous avons quitté le sentier pour arriver jusqu’à un flanc de falaise d’où nous avions un parfait point de vue sur le boeuf musqué en contre-bas. Arnaud a décidé de le contourner pour l’observer de l’autre côté. L’animal était bien trop occupé à brouter pour le remarquer. De mon côté, j’ai décidé de me poster sur le bord de la petite falaise pour l’observer. C’est à ce moment-là que le boeuf musqué à relevé sa tête pour me fixer pendant une minute. Sur le coup, je n’ai vraiment pas fait la maline !
Malgré la distance entre nous deux et le dénivelé, il aurait très vite pu me rattraper ! J’imagine qu’il a du comprendre que je n’étais pas une menace pour lui puisqu’il a vaqué à ses occupations et m’a permis de l’admirer. Pendant ce temps-là, Arnaud a fini de faire son tour et est revenu vers moi. C’était d’ici que l’on avait le meilleur point de vue (au passage, j’ai économisé 30 minutes de marche inutile haha).
L’unique boeuf musqué que nous ayons vu a passé un moment à enchainer quelques actions. Marcher dans la rivière, se frotter contre la terre, sortir brouter, se coucher près des pierres pour dormir, retourner brouter et ainsi de suite. Ce spectacle a duré 2 heures avant qu’il ne reparte plus loin dans la vallée.
— Réserver un safari boeuf musqué
Etant donné qu’il y a 90% de chance d’observer des boeufs musqués sans l’aide d’un guide, je te dirai non. Encore plus non quand on voit le prix que cela coûte : 60€/pers. Et encore un plus gros NON quand on a constaté que le guide a baladé 36 personnes exactement jusqu’au point de vue du Musk Ox Trail. Autrement dit LA randonnée à faire pour croiser des boeufs musqués. Ils se sont d’ailleurs tous arrêté pour observer le même individu que nous (en lâchant quelques billets au passage). On était un peu dépité de voir ce tourisme de masse intervenir ici aussi mais c’est comme ça.
— Dans son sac pour observer les boeufs musqués
Tu n’auras pas besoin de grand équipement pour cette sortie. Le plus important étant de prendre des jumelles ou d’avoir un zoom sur ton appareil photo pour observer les boeufs musqués en toute sécurité. De notre côté, nous sommes partis avec un taboulé maison, un thé et de l’eau. En sachant que nous allions passer un moment à les chercher et les photographier.
En août, il ne fait pas spécialement froid à Dovrefjell. La première partie de la randonnée du Musk Ox Trail se fait dans les sous-bois et à l’abri du vent. Sur cette étape, on a regretté d’être partis avec les pantalons mais une fois sur la plaine, le vent souffle fort. Cela ne pose pas de problème en marchant mais comme la majeure partie de cette sortie consiste à rester statique et observer, je te conseillerai de partir avec un coupe-vent et une polaire fine.
⇒ Lire aussi : 5 conseils randonnée en Norvège
— Le point de vue de Snøhetta, bon plan pour voir des boeufs musqués ?
En réalité, le point de vue de Snøhetta permet surtout d’avoir un beau panorama sur Dovrefjell mais pas vraiment d’observer la faune. C’est d’ailleurs indiqué à l’entrée. Il faut s’équiper de bonnes jumelles pour avoir peut-être une chance d’en voir de très loin. Ça fait beaucoup d’incertitude tout ça !
Depuis le parking gratuit, il faut grimper une petite colline sur 1,5km (D+150m) pour accéder au pavillon architectural. Lorsque l’on entre dans le bâtiment, on arrive sur une grande pièce aux courbures douces, avec une baie vitrée immense permettant d’observer le coucher de soleil. On retrouve des assises design sculptées dans le bois gardant cet aspect de vagues. La cerise sur le gâteau est ce poêle à bois suspendu. Mais nul besoin de l’allumer, il fait déjà très chaud ici !
— Quels autres animaux voir ?
Dans ce parc national résident différents oiseaux que nous n’avons pas réussi à photographier car trop vifs, mais aussi de rares rennes sauvages. Contrairement aux boeufs musqués où il y a 90% de chance d’en croiser, les rennes doivent représenter 1% de chance.
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