Après ces quelques jours dans les Pyrénées, nous avons pris la direction du Pays Basque. C'est ma première fois dans cette région, avec mes parents nous partions souvent du côté de la Vendée. Lorsque nous avons établi l’itinéraire du tour d’Europe, nous avons donc ajouté cette belle région sur la première partie du trajet nous menant à l’Espagne.
Rouler dans la forêt d'Iraty
Depuis que l'on roule avec notre van Rosemary, on évite au maximum les autoroutes. Avec ses 2,60 mètres de haut on passe en poids lourd au péage et la facture augmente bien. De plus en roulant à 130km/h on passe de 8L/100km à presque 10L/100km. Dans un soucis d'économie et pour découvrir la nature environnante plutôt que les aires d'autoroutes, on emprunte les routes nationales.
Une route particulière
Quelques fois le GPS aime bien nous faire passer par des toutes petites routes et chemins escarpés pour gagner quelques kilomètres. Ce jour-là, il nous a fait passer par la départementale traversant la forêt d’Iraty où nous avons vu des paysages littéralement à couper le souffle : d'immenses montagnes d'un vert profond en accord avec le ciel brumeux, il n’y a personne sur la route hormis nous. Heureusement d’ailleurs car la route est très étroite. Sur notre gauche on voit le vide et à notre droite des chevaux qui broutent tranquillement dans une pente tellement raide qu’on se demande comment ils font pour ne pas tomber.
On roule au pas tant par sécurité que pour prendre le temps d’admirer le paysage qui s’offre à nous. Par chance, sur cette portion de route, on ne croise qu’un 4x4 avec un homme au volant ayant l’air bien surpris de nous voir par ici. La végétation qui a séché pendant l’été est devenue ocre, le soleil perce par endroit et illumine la vallée.
Certains vanlifers restent dormir dans ces lieux vertigineux la nuit, on s’y gares un instant le temps de juger si nous nous sentons assez bien pour dormir ici mais notre intuition nous murmurait de trouver un spot moins en altitude. On a à peine eu le temps d'échanger tout les deux sur notre ressenti que la grêle s’est mise à tomber rendant très rapidement le sol boueux. Nous quittons alors rapidement ce magnifique paysage pour aller dormir près d'un village en bas de la vallée et gagner quelques degrés bien précieux.
Saint-Jean-Pied-de-Port
Pour notre arrêt dans le Pays Basque, nous avons choisi Saint-Jean-Pied-De-Port : un village est assez typique, avec des rues pavées très pentues et plusieurs commerces et auberges. On se gare facilement avec Rosemary juste à l’entrée de la zone piétonne. Le tour des lieux se fait rapidement d’autant plus que ce n’est plus la saison haute ici. On ne s’attarde alors pas plus et on enchaine avec Bayonne pour aller déjeuner en ville car on commence à avoir faim !
Bayonne
Avec Rosemary, on anticipe toujours la recherche d’un parking pour se stationner facilement. Ainsi, on évite de s’embourber dans les rues du centre-ville. Heureusement grâce à internet, on trouve un parking situé au tout début de l’avenue de l’Aquitaine. Nous avons payé 1 euro pour 3 heures de stationnement. De là, on rejoint en dix minutes à peine le centre-ville à pied en longeant le quai. C'était plutôt agréable d’autant plus que le soleil est au rendez vous !
On découvre les restaurants qui bordent l’eau, l’odeur de poisson frais, le bruit des oiseaux. La ville est plutôt agréable, les boutiques sont indépendantes, rares sont les magasins de marques nationales pour notre plus grand plaisir ! On salive devant plusieurs petits restos/cafés végétarien et notre choix se porte sur un tout mini restaurant.
Oloa, un restaurant presque végétarien
Oloa, c'est le nom de ce petit café qui sert de bons plats, des jus frais délicieux et des smoothies bowl, le tout avec une ambiance plage et surf adorable.Il n’y a que 3 petites tables à l’intérieur, la déco très californienne et la micro cuisine ouverte donnent un côté chaleureux et intimiste à ce lieu.
Après s’être bien régalés, on flâne un peu dans la ville en se créant des envies dans la boutique Patagonia. On trouve un grand choix de vêtements de notre marque préférée. Malgré la tentation, on ne craque pas ! A défaut, on remplit notre liste pour le Père-Noël !
Ce soir-là, on vit notre première galère de spot : chercher un coin tranquille en étant proche des villes est compliqué. Mais on constate vite que sur la côte basque … c’est pire !
Sur park4night, je trouve un parking proche de la plage et gratuit. Il s’avère que c'est un mini stationnement en bord de route ultra fréquenté. Après un coucou à l’océan (quand même), on rebrousse chemin et on va dans la petite ville de Sare où j’ai repéré un parking réservé aux CC. Sauf que là-bas on découvre que c’est 10 euros la nuit ! C’est la douche froide après un si bon démarrage dans les Pyrénées.
Retour à la case départ
On continue alors notre chemin jusque dans une route de montagne sur le versant espagnol de La Rhune où l’on doit monter un col qui n’en fini pas de se rétrécir jusqu’à ce que le véhicule cale dans un virage en épingle. A ce moment-là, je nous vois déjà perdre le contrôle du véhicule et repartir en arrière… Arnaud réussi à faire repartir le véhicule et on arrive sains et sauf en haut.
On se gare pour découvrir les lieux, on décide de bouger pour aller quelques mètres plus loin et être à plat sauf que Rosemary s’est embourbé dans quelques centimètres de gazon boueux ! La météo étant annoncée pluvieuse, on décide de quitter les lieux, d’autant plus qu’on a pas envie de croiser des véhicules de randonneurs arrivant à contre-sens et en masse. La soirée est déjà bien entamée et on ne sait toujours pas où dormir. On inspecte les alentours : mini parking en bord de route, coin de forêt inondé, … Au bout de deux heures, on abdique et on retourne un peu déçus au parking payant (sauf qu’on ne paie pas, chut) !
Saint-Jean-De-Luz
Même le dimanche cette ville est très animée ! On s’est garés sur un parking gratuit en dehors du centre-ville et comme hier, on a rejoint le centre historique en moins de dix minutes. On traverse quelques rues pour tomber alors sur la plage, où l’on en profite pour marcher en écoutant le bruit des vagues, je n’ai pas l’habitude de garder mes chaussures pour marcher dans le sable mais l’été est bien terminée et je suis enrhumée alors pas question de sortir un orteil de mes converses !
Autour de nous, les vagues reculent, la marée est descendante et laisse apercevoir de jolies traces dans le sable, comme des empreintes de plantes marines. Notre balade continue jusqu’à une boulangerie où j’achète mon premier gâteau basque : je le choisis à la cerise. Je paie 12 euros le gâteau de quatre part, c’est aussi cher que c’est riche en beurre et en sucre mais c’est sacrément bon !
Contrairement à Bayonne il y a beaucoup moins de restaurants par ici, ou alors c’est parce-que l’on est dimanche (même si tous les magasins sont ouverts) et que l’on est pas dans le bon quartier. On décide de retourner à notre van pour manger avant de prendre la route.
Première nuit en Espagne
Nous voilà dans le pays basque espagnol ! On a traversé la frontière du côté de Hendaye, où l’on s’est fait brièvement contrôlés par la douane, on n’a rien compris à part « Hola » et « autocaravanas » ce à quoi Arnaud a répondu « yeah » pendant que j’analysais encore la phrase dans ma tête… Afin de ne pas retourner en catastrophe sur un spot pourri comme la veille, je cherche un coin sympa dès que l’on passe la frontière.
On choisi un parking près d’une route de campagne qui est aussi un point de départ pour les sentiers de randonnées avec au bout l’entrée d’un pré offrant une belle vue sur l’océan au loin. Depuis que l’on est arrivé dans le pays basque on croise énormément de chasseurs sur les parkings de forêts où l’on stationne. Ils n’ont pas le regard commode, un peu le genre à se demander quels touristes sont encore là avec leurs vans, mais ne nous dérangent pas et ne nous prêtent pas plus d’attention.
On est quand même pas très à l’aise lorsqu’ils restent jusqu’au milieu de la nuit dans leur voiture à coté de nous à discuter en espagnol ou lorsque des gens viennent promener leur chiens vers 22 heures avec leur lampe torche en scrutant Rosemary. Heureusement, rien ne nous est arrivés, on s’endort tranquillement avant de continuer notre route le lendemain.
San Sebastián
Après une bonne grasse matinée (la première depuis le départ), nous prenons la route pour San Sebastian à 30 minutes d’ici. En cherchant un peu, on trouve un parking réservé aux camping-cars aux abords de la ville nous permettant de rejoindre la plage en 15 minutes à pieds et la vieille ville en 25 minutes pour seulement 3,30 euros pour 24h de stationnement.
Le parking étant rempli d’autres camping-car énormes, on laisse Rosemary sans trop de craintes pour aller se promener. On longe la playa d’Ondareta et la playa de la Concha avant de rejoindre le centre ville alors que la faim se fait déjà sentir. Etant végétarienne, je ne me jette pas sur les bars à pintxos qui ne manquent pas par ici.
C’est presque mon seul regret avec ce régime : mes papilles ratent bien de bon plats typiques. Qu’à cela ne tienne je déniche un petit restaurant au détour d’une rue : le Maiatza où l’on attend patiemment 13 heures pour que le service du « midi » commence et que l’on puisse se régaler d’un bon burger !
On découvre avec surprise des prix plus bas qu’en France : par rapport au restant de Bayonne, qui est d’une qualité équivalente, on dépense 27 euros avec deux boissons et un estomac bien rempli alors qu’en France on a mangé pour plus de 40 euros en ayant encore assez de place pour une belle part de gâteau à la boulangerie d’à côté. Je n’imagine même pas dans les bars à tapas ce que ça doit être !
Bilan du pays basque en van
C'est ainsi que ces quelques jours dans le pays basque à la fois français et espagnol se terminent. La région se visite plutôt bien en van en saison basse. On a eu un peu plus de mal à trouver des spots dans la nature mais il y a toujours une solution de repli sur les parkings réservés. Comme la majorité des vanlifers, on ne raffole pas des villes surtout pour la complexité d'accès en van. Néanmoins, ces quelques arrêts étaient fort agréables et nous laisse un joli souvenir de la région.
Nous reprenons la route en direction des Bardenas Reales, le plus grand désert d'Europe.