Après notre randonnée au Lac Blanc, j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire cet article, retraçant ma première aventure près de Chamonix. Dans cet article, je reviens sur nos deux jours de randonnée.
Trek réalisé le 19 et 20 septembre 2020
Le Lac Blanc, lieu inconnu pour moi jusqu'à aujourd'hui. Je feuilletais le livre "2 jours pour vivre" à la libraire près de chez moi. Leur principe est de partager des idées d'aventures inoubliables sur deux jours seulement. Par hasard, je tombe sur un randonnée de 2 jours au Lac Blanc. Intéressant. Sans vraiment analyser les conséquences de ma phrase à venir, je donne un coup de coude à Arnaud et je lui dit pleine d'entrain : "Viens on fait ça !!". Il a du réfléchir à peu près aussi longtemps que moi avant de rétorquer : "Je suis chaud !". L'aventurier qui sommeille en lui n'a pas hésité une seconde. D’autant plus que l’année précédente il a fait le Tour du Mont Blanc. L'étape du lac blanc est une variante du TMB qu'il n'avait pas pu faire par manque de temps.
L'occasion est toute trouvée pour revenir sur ses traces, découvrir cette vue et me partager son aventure. Pour ne pas me dégonfler devant le défi que je me suis auto-infligée, notre week-end est booké dans la seconde !
La randonnée et moi
Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas la randonnée (enfin surtout marcher), de base je n'aime pas camper non plus. Ce n'est pas que j'ai pas des goûts de luxe mais plutôt de mauvaises expériences de matelas crevé, d'orage carabiné et de cohabitation en tente avec une guêpe. Bon, j'avoue j'aime aussi mon petit confort. Mais je commence à changer d'avis et je t'en reparlerai plus tard. Je commence à apprécier l'aventure. Celle où tu dors en tente au beau milieu d'une forêt, où tu fais tes besoins dans la nature et où tu pues la transpi mais que tu es fier de ta rando du jour.
Juste après le déconfinement, on en a profité pour faire un petit trek au Mont d'Or. Le but était de tester, telle une aventurière à Koh-Lanta, une nuit en tente et une randonnée d'une quinzaine de kilomètres avec tout l'équipement sur le dos. Une grande première pour moi, et à la grande surprise de tous j’ai adoré ! J'ai cloué le bec de tous mes amis qui pensait que je rentrerai en hurlant " Plus jamais !".
Je pense sincèrement que d'avoir un bon binôme de trek fait tout dans ce genre d'aventures. Me voilà donc bien accompagnée par mon Arnaud, direction Chamonix.
Tu retrouveras toutes les informations sur notre parcours en bas de cet article en cliquant ici !
Direction Chamonix, point de départ pour la randonnée au Lac Blanc
Nous arrivons sur le coup des 11 heures à Chamonix, le ciel est bleu mais les prévisions météorologiques annoncent bientôt de la pluie. Rien que là je grince des dents. On avait prévu de partir depuis un téléphérique au pied de Chamonix mais pour une raison mystérieuse celui-ci a fermé 24 heures plus tôt que prévu. Aie mes dents. Nous voilà en voiture, arrêté au milieu d'une ruelle, les yeux rivés sur internet à éplucher tous les sites de randonnée et de tourisme pour trouver un autre itinéraire. Le but étant de monter à plus de 2350 mètres d'altitude sans trop y laisser nos mollets !
A ce moment-là, mon cerveau s'est réveillé d'un coup et s'est demandé :
"Mais pourquoi tu veux aller là-haut ? Le destin est contre toi, ne le force pas , rentres chez toi !"
On échange avec Arnaud, je lui confie mon envie de fuir devant la tâche. Il définit alors différente possibilités de trek au Lac Blanc, avec un dénivelé acceptable, une distance ni trop petite ni trop longue et un téléphérique encore ouvert !
C'était aujourd'hui ou l'an prochain
Finalement, on arrive à se mettre d'accord. On adapte une partie de l'itinéraire proposé par 2 jours pour vivre afin de s'épargner du dénivelé en prenant le téléphérique de Chamonix vers Planpraz. Un employé nous signale quand même au moment de prendre nos billets aller-retour que l'on doit impérativement revenir le lendemain si on ne veut pas faire le retour à la réouverture de la station l'an prochain ou redescendre à pied ! Purée, on a eu chaud là encore !
Le sentier du balcon
Depuis Planpraz, on rejoint la Flégère en deux heures de marche par le Sentier du Balcon avec peu de dénivelé. La première partie est un grand chemin bien balisé et praticable. Par la suite, le sentier se rétrécit et devient plus caillouteux, avec un grand escalier à monter et quelques chutes de pierre à traverser mais vraiment rien de compliqué !
Une petite averse vient pimenter cette partie de la randonnée bien calme mais ne durera pas plus de 10 minutes. En fait, elle s'est arrêtée quand on a passé la Flégère et que sans le savoir on allait commencer à manger de la montée !
Une vue sur le Mont-Blanc qui se mérite
Le sentier du Balcon est juste derrière nous, on pensait continuer à marcher sur le même type de chemin bien agréable. Mais la suite est plus rude pour monter jusqu'au Lac Blanc. Ça grimpe ! On ne comprend pas, on pensait que le plus gros du dénivelé se ferait le lendemain. (A posteriori, je me dit heureusement que non haha) Nous voilà donc à avaler 930 mètres de dénivelé positif !
On n'oublie surtout pas de profiter de la vue sur le Massif du Mont-Blanc face à nous qui nous suit depuis le départ. Je reconnaît facilement l’Aiguille du Midi, la Mer de Glace, bien évidemment le Mont-Blanc. Google nous apprend qu’il y a aussi l’Aiguille verte plus sur notre gauche qui culmine à 4122m. Personnellement je la trouve magnifique. J'aurais bien aimé avoir un bon zoom pour la photographier seule ! Les paysages sont changeants au cours du trek en direction du lac blanc. On traverse des chutes de pierres sur plusieurs centaines de mètres puis des petits chemins de forêts.
Observation de la faune en randonnée au lac blanc
En chemin un trailer nous dépasse aisément. On le re-croise un peu plus tard dans le sens inverse. Il a du voir notre tête de dépités à force de monter sans aucun signe d'arrivée. Tout souriant, il nous dit alors "Courage, le lac n'est plus très loin !" tout en redescendant au pas de course ! Mouais, je veux bien te croire mais j'aimerais bien le voir par moi-même !
Arnaud, qui me suit derrière pour me laisser marcher à mon rythme, commence à avoir mal à son épaule à force de porter le sac. On avale une petite gorgée d'eau et on repart en trainant les bâtons, chaque pas heurtant les cailloux bruyamment. Et puis tout à coup, un magnifique spectacle s'offre à nous. Un troupeau de bouquetins sont là, en train de faire leur petite vie en contrebas du lac ! Notre pas s'allège instantanément, on n'a plus besoin de nos bâtons, on avance sur la pointe des pieds tout en les admirant de loin pour ne pas les déranger.
Ce sont des moments simples comme celui-ci, qui nous rendent admiratifs de la nature et de la vie.
Randonnée jusqu'au Lac Blanc
Au bout de 4 heures 30 de marche, on arrive enfin au Lac Blanc, juste avant le coucher du soleil. En arrivant à l'entrée du parc naturel où se trouve le lac, on découvre un panneau nous informant que le bivouac est interdit autour du lac. Bon.... ils ne disaient pas ça sur internet et dans le bouquin ! On ne profite qu'à moitié de la vue sur le lac à cause de la nuit tombante mais surtout du brouillard épais qui nous masque la vue.
On ne se laisse pas abattre et on décide de boire une bière bien méritée au refuge du lac. Nous en profitons pour discuter avec la serveuse qui nous confirme qu'on ne peut plus camper dans la zone du lac blanc. On l'a constaté par nous-même, les chamois vivent par ici et s'abreuvent dans le lac. Afin de les laisser vivre en toute sérénité, les randonneurs doivent partir à la nuit tombée. Malgré les informations sur le panneau à l'entrée du lac, des randonneurs installent leur tente dans le périmètre interdit. La serveuse se fait alors un malin plaisir en sortant le mégaphone pour leur ordonner de sortir du parc naturel avec leur tente.
Bivouac au lac de Chéserys
Elle nous propose deux solutions de replis pour bivouaquer ce soir. Soit on rebrousse chemin et on dort près du premier lac que l'on a passé soit on continue jusqu'au lacs de Chéserys mais le chemin est plus compliqué par là. On n'hésite pas longtemps, je n'ai aucune envie de rebrousser chemin ! On sort la doudoune, la membrane et c'est reparti !
Notre marche de la journée n'est donc pas finie, après ce petit remontant on attaque la dernière ligne droite sous la pluie qui commence à tomber. Cette partie du chemin se fait sur de grosses pierres qui deviennent glissante avec l'eau. Je suis déterminée à arriver avant la tombée de la nuit et avant l'orage qui s'annonce et je presse alors le pas. J'ai tellement hâte d'arriver que le passage épineux de la randonnée annoncé par la serveuse se passe sans soucis ! Il s'agit d'une grande échelle en acier fixé dans la roche. Ni une ni deux, je lance mes bâtons à Arnaud et je commence à descendre cette échelle, sac sur le dos. Même pas peur !
Tout est dans le mental
Je m'impressionne à être aussi déterminée et sans crainte alors que de prime abord je ne me sentais pas capable de partir ces deux jours. On continue de marcher sur quelques centaines de mètres pour enfin arriver au premier lac de Chéserys. Il fait de plus en plus sombre. La pluie s'intensifie et il devient urgent de monter la tente. Heureusement qu'on avait testé le montage dans notre salon, ça nous a permis de ne pas perdre de temps et de vite se mettre au sec !
J'avais eu le temps de m'organiser mentalement sur le chemin pour monter la tente le plus rapidement possible sans que l'eau ne la mouille de trop. Ainsi, à peine le tapis de sol posé et les premiers arceaux fixés par Arnaud que je jette la partie partie imperméable de la tente pour garder la toile au sec. Je lance nos sacs à dos à l'abris et je vais planter les piquets. La terre est bien humide alors en un coup de main c'est fait ! En moins d'une minute la tente est montée et nous sommes à l'abris pendant que la météo se gâte à l'extérieur.
C'est définitivement le montage de tente le plus rapide du monde !
Après cette journée, de marche on est affamé. Au repas, le chef propose d'attendre que la pluie se calme pour ouvrir l'abside et faire chauffer l'eau qui nous permettra de réhydrater notre couscous de légumes ! Notre bon petit plat bien chaud avalé, on se couche en écoutant le bruit de la cascade non loin de nous.
Zoom sur notre tente
Notre tente est le modèle Hubba Hubba NX de chez MSR en coloris kaki. Elle est quasi introuvable sur le net dans cette couleur ! On a croisé beaucoup de gens qui l'avaient en grise. On est ravis d'avoir investi dans une tente de trekking AKA notre premier logement ensemble haha. Elle vaut environ 400 euros (le tapis de sol vendu à part).
C'est un budget mais elle est peu encombrante, légère et adaptée à nos grandes tailles. On peut aisément s'asseoir de part et d'autre de la tente. Attention par contre, la surface au sol est moindre : on a tout pile l'espace en largeur pour mettre nos deux matelas (qui du coup restent bien collés). Nos sacs trouvent leur place au bout de la tente vers nos pieds.
Il y a aussi deux absides qu'on adore. Il y en a une de chaque côté. C'était bien utile ce ce soir là : on a pu mettre les sacs humides d'un côté et faire la popote de l'autre côté sans encombrer la tente !
Réveil face au Mont-Blanc
On se réveille le lendemain avec les rayons du soleil qui percent à travers la tente. Le jour ne s'est pas encore levé. Il est 6 heures passées quand on décide de se lever avec Arnaud. Le ciel est dégagé, encore rosé et nous offre une belle vue sur les massifs mais aussi découvrir où est-ce qu'on a planté notre tente hier soir.
La nature qui nous entoure qui se réveille à peine nous pousse à ralentir le rythme ce matin. Au loin, les autres campeurs se réveillent aussi. Je les sent un peu comme nous, sur leur nuage, paresseux de démonter la tente pour repartir et profitant au maximum de la vue.
On part voir la cascade qui nous a bercé toute la nuit, elle nait sûrement du lac blanc plus haut. Avant de remballer notre campement, on prend un petit déjeuner, mon moment préféré en bivouac (enfin tous les matins !). Les yeux toujours à demi-clos, on fait chauffer de l'eau pour se faire un café et réhydrater le muesli pour Arnaud et le crumble pomme-banane pour moi (mon préféré !).
Le bonheur se résume à peu de chose : un spot magnifique, la personne qu'on aime et un bon petit déjeuner chaud.
Les Lacs de Chéserys
L'heure est venue de rentrer au bercail. Nous avons deux possibilités pour rejoindre Planpraz. Soit on a beaucoup de dénivelé en passant par les lacs Noir et Cornu. Sinon, on redescend le long des lacs de Chéserys avant de rejoindre la Flégère et on reprend le Sentier du Balcon. C'est presque comme à l'aller mais cela nous permet de profiter encore un peu plus de la vue sur le Mont-Blanc.
J'ai beau commencé à aimer la randonnée, je ne vais pas non plus trop m'emballer et je choisis donc la seconde option ! Autrement dit la plus facile ! (C'est autant pour la vue que pour le plus petit dénivelé haha)
Un article au sujet du Tour du Mont-Blanc d'Arnaud en 6 jours t'intéresserait ?
On met environ 3 heures 30 à revenir jusqu'à Planpraz en comptant toutes les pauses photos dedans, heureusement haha.
La fin de la randonnée approche et on voit au loin le ciel s’obscurcir. Il devient brumeux jusqu’à ne plus pouvoir distinguer le Mont-Blanc. Le retour commence à être difficile pour moi, les jambes sont encore fatiguées de la veille. On a tout juste le temps de redescendre du téléphérique que la pluie nous accueille ! L'arrivée se fait sous la pluie mais avec encore des étoiles pleins les yeux, fière de moi et rêvant d'une raclette !
D’ailleurs le jour où j'écris cette article, on mange une raclette !
Bilan de cette randonnée de 2 jours au Lac Blanc
On est vraiment contents de cette sortie en montagne. Cette expérience m'a permis de me rendre compte que j'étais capable de beaucoup plus que ce que mon petit "moi flemmard" me laisse croire. Et au de-là de ça, j'ai pu partager un des loisirs favoris d'Arnaud et l'écouter me raconter son aventure sur le tour du Mont-Blanc à pied. Lui aussi était content de faire ce trek pour aller voir le lac blanc qui est en partie une variante du TMB qu'il n'avait pas fait l'an dernier.
Résumé de notre randonnée au Lac Blanc
Jour 1 : Planpraz - Lac de Chéserys via le Sentier du Balcon et La Flégère
11 kms
3 heures
+ 930 mètres
Jour 2 : Lacs de Chéserys - Planpraz via les lacs de Chéserys,le Sentier du Balcon et La Flégère
10 kms
3h30
+ 350 mètres
Le point + : La vue sur le Massif tout le long de la randonnée : Mont-Blanc, Mer de Glace, Aiguille du Midi et l’Aiguille Verte
Altitude : Planpraz : 2000 mètres
Lac Blanc : 2356 mètres
Variante : Prendre le téléphérique de la Flégère pour ne pas faire le Sentier du Balcon (7,8k kms).
De la Flégère au Lac Blanc : 3,3 kms, + 500 m, 1h30
Dormir au lac sur le chemin entre La Flégère et le Lac Blanc et se lever tôt pour profiter du lever de soleil au Lac Blanc
J'espère que cet article sur notre trek au Lac Blanc t'as plu. N'hésites pas à nous partager tes retours d'expériences de randonnées et de bivouac. Et si tu veux, il y a d'autres articles sur nos randonnées.