Les Bardenas, j’en rêvait depuis que j’ai visionné les vidéos de Gregsway avec Henri. Notre road-trip en Europe a commencé depuis quelques jours. On a laissé derrière nous les Pyrénées et le Pays basque pour aller à la rencontre de ce désert, le plus grand d’Europe paraît-il. Après plus de 3 heures de route depuis San Sebastian, nous décidons de passer la nuit sur un spot à quelques kilomètres de l’entrée du désert, du coté de Arguedas.
Welcome to Bardenas
Les Bardenas Reales sont un désert de 42 000 hectares, distingués en trois parties. Nous avons passé trois jours dans la partie la plus emblématique : la Blanca baja. Je suis sure que l’on pourrait facilement y rester plus longtemps et s’aventurer dans les autres parties de ce désert.
Le paysage autour de nous est tellement différent par rapport à ces derniers jours. Le van est garé sur un petit terrain plat, entourés par des roches aux couleurs beige, ocre et dorées. Mais malgré le soleil, les températures restent basses.
On fait la rencontre d’un couple de vanlifers qui arrivent sur le spot plus tard dans l’après-midi, les MacoMaco, on ne le sait pas encore mais cette rencontre donnera naissance à une belle amitié. Le feeling passe bien entre nous quatre si bien que nous décidons de passer la soirée ensemble dans leur van. En revenant dans le notre vers minuit, c’est la douche froide. Le thermomètre annonce 9 degrés à l’intérieur ! Mais avant de te partager notre malheureuse première nuit aux Bardenas, revenons sur deux belles randonnées que nous avons faites la-bas.
La Blanca Baja
C'est notre premier réveil au Bardenas. La température est proche de zéro dehors mais le soleil levant nous réchauffe rapidement. On prend un petit déjeuner rapide avant d’aller randonner dans le désert.
L'entrée ouest du parc se trouve à quelques kilomètres seulement de notre spot. De là, on s'aventure dans la Blanca Baja. Sur le chemin, je récupère un plan des lieux nous indiquant un itinéraire possible. On nous propose de faire le tour de la zone militaire en voiture, avec quelques arrêts à faire pour observer le panorama. Le trajet de 26 km se fait en 2 heures environ sur une route rocailleuse. Accroches-toi, ça secoue bien.
On décrète que l’on a beaucoup trop conduit hier (tu comprendras pourquoi à la fin de l'article) et on décide de faire une petite randonnée à pied. Officiellement, il n'y a pas de sentier bien défini. Rien ne nous dit que c'est interdit non plus mais ça paraitrait logique que ce le soit quand on voit à quel point la roche est friable. Mais qui n’a pas envie de sortir de sa voiture et observer ces lieux uniques de plus près ?
Avec l’aide de l’appli visorando et des quelques blogs partageant leurs itinéraires, nous partons à la découverte des Bardenas.
Randonnée : Castildetierra
Le départ de la randonnée se fait sur le parking de Castildetierra, que l’on ne manque pas d’aller observer. Sur le papier, elle devait faire 9km mais en réalité on n’en fera que 5km.
Il est impossible de ne pas remarquer que l’environnement évolue à une vitesse fulgurante. On suit les indications de l'itinéraire de randonnée mais très vite, plus rien ne correspond, pas même la trace GPS. Ainsi, aucun itinéraire ne résiste au temps. Notre instinct nous guide au travers des quelques végétations qui subsistent ici jusqu’à distinguer un chemin à peine dégagé nous permettant de monter jusqu’au sommet d’une montagne. Depuis ces hauteur, on a un magnifique point de vue sur Castildetierra.
Résumé de la randonnée
Distance : 5km
Durée : 1h15
Dénivelé : 100m
Liens utiles : le plan des Bardenas
Randonnée : Cabezo de las Cortinillas
La Cabezo de las Cortinillas est un autre lieu mythique des des Bardenas que l’on a pas pu s’empêcher d’aller découvrir d’un peu plus près. Avec nos copains de van, on contourne la zone militaire pour rejoindre le point de départ de la randonnée.
Dès le départ, je sens que ça ne va pas être facile, cela s'annonce acrobatique. J’angoisse rien qu'en imaginant l'état de l’escalier mythique qui nous attend. D’après mes recherches, avec l’érosion rapide des lieux, les marches deviennent de moins en moins praticable. Mais lorsque l’on tombe nez à nez avec lui, je reste perplexe. C’est encore pire que ce que j’avais imaginé ! Comme prévu, l’escalier est très étroit mais il s’est aussi effondré sur le côté. Par endroit, il n’y a même plus de marches. Cette zone est impraticable, instable. Mes joyeux collègues de randonnée se lancent quand même dans l'ascension : l’un s’amuse à passer par le restant d’escalier tandis que les autres escaladent la chute de pierre à côté.
Seuls sur les hauteurs
Malgré mon appréhension, je décide je de les suivre, je m’aventure dans cette chute de roche, jusqu’à arriver en haut. D’ici, le panorama est spectaculaire, les environs ne sont que des variations de roche couleur ocre, des pics se dressent tout autour de nous, peu importe où l’on porte le regard on se régale.
Il ne nous reste plus qu'une vingtaine de marche à monter pour accéder aux restes d’une petite habitation.
D’après la trace GPS, notre randonnée continue avec l’ascension d’une autre montagne. Là non plu, il n'y a pas de sentier réellement existant. Et le potentiel chemin que l'on repère est encore plus vertigineux ! La peur prend le dessus et je décide de ne pas continuer la randonnée. Le sentier forme une boucle sur les hauteurs. Je reste alors ici à admirer cette vue en attendant leur retour.
Au loin, je peux les voir grimpant sur les plus haut pics avant de les perdre de vue. Une heure passe, je suis seule au milieu de ce désert. Enfin je les vois revenir ravis de ce qu’ils ont vu. Avec leurs yeux pleins d'étoiles, ils me confirment que j’ai bien fait de ne pas monter. Enfin, il est temps de revenir au van. Le trajet retour s'effectue par ce même escalier que je descend avec la plus belle grâce du monde : sur les fesses.
Lorsque l’on termine la randonnée il est déjà 13 heures et la faim se fait sentir. On sort alors pour la seconde fois depuis notre départ nos chaises de camping et on s’installe tous ensemble autour de la table pour dévorer nos sandwich. Soudain, un avion bombardier passe au dessus de nos têtes.
Il n’est qu’à une cinquantaine de mètres au dessus de nous et nous laisse complètement abasourdi. Quelques secondes plus tard une explosion retentit sur la zone militaire. Ce même avion est repassé encore deux fois pour larguer une bombe.
Résumé de la randonnée
Distance : 7 km
Durée : 2 heures
Dénivelé : 240 m
En revenant toujours au même lieu pour la nuit, un ballet sans fin de véhicules commence. En fin de soirée, on constate qu'il y a 10 vans sur le spot alors que les jours précédents nous n’étions que deux. Tout de suite, le lieu perd un peu de son charme. Nous sommes le 11 novembre c’est évident, les gens en profitent pour faire le pont. Et ils ont raison !
Acheter du gaz en Espagne
Les galères ont commencées après cette première soirée dans le van de nos amis. On est rentrés chez nous vers minuit, le thermomètre nous annonce 9 degrés à l'intérieur.
Arnaud démarre rapidement le chauffage, qui se met aussitôt en erreur, sois-disant pas de gaz. On contrôle notre circuit, les plaques au gaz fonctionnent. Il n’y a pas de raison que ça ne marche pas et pourtant, le Truma se met en erreur encore. La bouteille de gaz serait-elle vide ? Pourquoi les plaques fonctionnent et pas le chauffage ?
Ces questions restent en suspens le temps d’une nuit, bien emmitouflé sous la couette. Au réveil, il fait 7 degrés dans le van, je n’arrive plus à démarrer les plaques, on comprend que la bouteille est vide. La veille, on comparait les avantages de leur installation de chauffage au GPL par rapport à notre bouteille de gaz propane/butane de 6kg. Nous pensions pouvoir nous débrouiller avec le matériel de bivouac si l'on venait à finir la bouteille rapidement. On avait tort. Je sors le réchaud et nous fait un café, le temps de chercher une station essence pouvant nous vendre une bouteille.
Nos deux erreurs
Un caisson trop petit
La première erreur que l’on a faite avec notre installation remonte à l’aménagement .Lorsque j’ai coupé les façades de placard, je me suis trompée. J’ai coupé la planche servant à fermer le caisson de gaz au lieu de raboter celle du tiroir au dessus. Résultat : on ne peut pas mettre une bouteille de plus de 54cm de haut dans le caisson. Exit donc toutes les bouteilles de plus de 10kg ! Pour faire nos tests, on avait acheté une bouteille de 6kg. Entre les fuites lors de l’installation du circuit de gaz et l’abus de chauffage lorsque je suis tombée malade deux jours après le départ, la bouteille s'st vite vidée !
Ne pas se renseigner
Notre seconde erreur a été de ne pas assez se renseigner sur l’achat de consignes à l’étranger. Après 1h30 à scruter toutes les stations essences du coin, à la recherche d’une bouteille rentrant dans le caisson, on trouve enfin le graal. Je sors mon plus beau sourire derrière mon masque et explique au vendeur que je n’ai pas de consigne mais que j’aimerais acheter sa bonbonne de gaz. Il me répond d’un air désolé :
« No es possible. »
A ce moment précis, les larmes commencent à monter, je regrette amèrement mon erreur lors de l’aménagement mais aussi de ne pas avoir anticipé les difficultés pour s’approvisionner en Espagne. Les consignes s’achètent vide, dans des offices spécifiques sauf que la première est à 3 heures d’ici et nous n’avons aucune certitude de pouvoir l’acheter. Cela fait plus de 2 heures que nous sommes partis, Arnaud se rend à l’évidence qu’il faut retourner en France pour s’approvisionner en gaz.
Il est 20 heures, nous revenons épuisés sur notre spot de la veille après 8h30 passés à rouler mais soulagés. Nos amis ne pensaient plus nous revoir et furent ravis lorsqu’ils nous ont vus arriver avec deux bouteilles de gaz et surtout des bières françaises. Dans le caisson, nous avons une bouteille de 10 kilos qui rentre tout juste. A l'avant, j’ai une bonbonne de 6kg remplie à coté de mes pieds. Après cette péripétie, nous décidons d’être ultra économes sur le chauffage pour tenir jusqu’à la fin de notre road-trip en Espagne et Portugal.
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Bardenas en van : le bilan
Ces quelques jours passés au Bardenas nous ont permis d’avoir un aperçu de la beauté de ces lieux. Nous sommes restés trois jours et n’avons seulement découvert que la Blanca Baja. Bien que ce soit la plus prisée, j’imagine que le reste du désert est à arpenter si l’on a le temps. En venant avec ton van, tu peux profiter de vadrouiller dans tout ce paysage sans te soucier à devoir retourner dans un logement le soir.
Le climat est très agréable là-bas même en hiver mais comme tu as pu le constater, les nuits sont froides. C’est un lieu que je pourrai recommander à quiconque voudrait s’évader tout en restant en Europe. Il est interdit de dormir dans le désert, les rangers patrouillent à la nuit tombée. Avec l'aide de Park4night tu trouveras facilement des spots pour loger près de l'entrée comme nous.
J’espère que cet article t’as plu. En attendant la suite de notre récit de tour d’Europe en van, on se retrouves sur Instagram.
Magnifiques photos et j’adore ta façon de décrire votre parcours
Merci beaucoup !